La Mandragore, le mythe
De nos jours, cette plante est peu courante, un mythe pour beaucoup. Mais de l'antiquité à la renaissance, la Mandragore était crainte et respectée. Les Grecs la nommèrent "plante de Circée la magicienne". Symbole de fécondité, elle pouvait aussi révéler l'avenir ou rendre riche son propriétaire et lui porter chance. Dans la traduction du Bestiaire d'Oxford (manuscrit du Moyen-Age) aux Editions Philippe Lebaud, la Mandragore serait "l'arbre de la connaissance" dont Adam et Eve mangèrent le fruit...
Mais pour se procurer la racine de Mandragore si dangereuse, il fallait des rituels magiques. Celui qui arrache la Mandragore sans précaution, s'il ne devient pas fou en entendant les hurlements de la plante, sera poursuivi par sa malédiction...
Le rituel : une nuit de pleine lune, les "prêtres" traçaient avec un poignard rituel trois cercles autour de la Mandragore. Ils creusaient ensuite pour dégager la racine, le cérémonial étant accompagné de prières et litanies. Une jeune fille était placée à côté de la plante pour lui tenir compagnie. On passait une corde autour de la racine et l'on attachait l'autre extrémité au cou d'un chien noir. les prêtres appelaient leur chien pour qu'en tirant sur la corde il arrache la plante. Si au bout de trois essais, elle n'était pas déterrée, on l'abandonnait pensant qu'elle dégageait des ondes maléfiques. Par contre, si le chien mourait pendant l'opération, la Mandragore s'était vengée sur lui, donc la racine pouvait être utilisée.
Cette plante est devenue très rare, même dans son pays d'origine. Les Chinois, faute de véritables racines, fabriquent des taismans en pierre à son effigie.